En salles 17/07/2025

Aux jours qui viennent : un premier long métrage pour Nathalie Najem !

Zita Hanrot et Bastien Bouillon sont en tête d’affiche de ce film distribué à partir du 23 juillet par Paname Distribution. Remarquée avec un court, La fiancée, en 2003, la réalisatrice avait surtout travaillé comme scénariste depuis, tout en dirigeant Bastien Bouillon une première fois en 2016, dans le moyen métrage Baby Love.

C’est un parcours assez atypique que celui de Nathalie Najem, qui avait rencontré un net succès d’estime dans les festivals – Angers, Brest, Clermont-Ferrand, Pantin – avec son court métrage La fiancée (2003), avant de se tourner vers l’activité de coscénariste (avec Laurence Ferreira-Barbosa, Cédric Kahn ou encore Laurent Achard, sur Le dernier des fous, en 2006) et de ne réaliser un nouveau film, Baby Love, que plus de dix ans plus tard. Un moyen métrage, plus précisément, d’une durée de 50 minutes, qui posait les bases de ce qu’est aujourd’hui Aux jours qui viennent, distribué en salles au cœur de l’été 2025.

Son personnage principal, Joachim, est interprété par Bastien Bouillon, qui incarnait déjà celui de Baby Love : Gabriel. Un prénom d’archange pour un démon caché, faisant vite vivre l’enfer à sa compagne, Alice, jeune photographe qu’il avait séduite et envoûtée, avant de lui faire un enfant. Une ellipse brusque coupait ainsi la narration et le séducteur des premiers temps, ceux des balbutiements de l’histoire d’amour (et de chair, avec une curieuse et audacieuse scène de rasage de pubis) exhale sa toxicité, ce qu’établissait une très malaisante séquence de déjeuner familial au restaurant avec les parents d’Alice, vite avortée. Au point qu’on se demandait ce que l’acteur pouvait éprouver à camper ce type d’individus. Un plaisir pervers ? Sans doute, puisqu’il a réitéré dans le registre avec ce long métrage où il apparaît de nouveau comme un individu peu recommandable, en plus d’être un père déficient (il voit peu sa fille et fait exagérément le mariole, hâbleur et insupportable, quand c’est le cas, ne reculant pas à chercher sa dope sous les yeux de l’enfant lors d’une promenade). Surtout, c’est un manipulateur, vil et menteur, inconséquent et mythomane, toxique en un mot, capable de violences et de vexations incessantes envers celle qui tombe dans ses filets. Laura (Zita Hanrot) s’en est sortie, Shirine (Alexia Chardard) y est piégée, appelant la première à la rescousse quand les choses partent en vrille.

Dans une ville de Nice rarement filmée ainsi, avec ses comédiens immergés dans la foule réelle, sans figuration organisée, la tension coagule rapidement… Et le recours à la main courante semble peu à peu la seule issue, celle de la loi, pour juguler la folie du personnage masculin, lui-même prisonnier de cette emprise qu’il veut étendre sur les femmes de sa vie, y compris sa propre enfant. Le film s’est longtemps intitulé “Pompéi”, du nom de la destination – riche d’imaginaire – du voyage scolaire auquel Lou brûle de pouvoir participer – donc à condition de réunir la somme nécessaire. Joachim, justement, sent la cendre, funeste voyageur capable d’éruptions aussi soudaines que destructrices.

Le lascar a distendu au maximum les rapports avec sa mère, jouée par Marianne Basler, comme son clone de Baby Love (photo ci-dessus) se querellait ouvertement, et sans mettre de gants, avec la sienne, incarnée par Anouk Grinberg. Un lien rappelant lointainement celui du malade hospitalisé de La fiancée, rudoyant un peu sa maternelle visiteuse – Bulle Ogier égale à elle-même : géniale –, alors qu’une jeune inconnue avait fait irruption dans sa vie et dans sa chambre, de manière tout à fait accidentelle. Jetant un pont avec La fiancée juive de Rembrandt, le film a vaillamment surmonté le passage du temps, ce qui n’est pas le cas pour toute la production de l’époque. On ne sait jamais ce que réservent les “jours qui viennent”…

Christophe Chauville

À voir aussi :

- Bastien Bouillon dans Partir un jour, court métrage d’Amélie Bonnin disponible sur Brefcinema.

À lire aussi :

- Kouté vwa, premier long métrage de Maxime Jean-Baptiste, sorti le 16 juillet 2025.